La Hadopi, l'industrie de la musique et Internet

Cela fait un bail que ce sujet me gratte le clavier et à force de tergiverser je finirai presque par en être complaisant à son égard, les derniers chiffres de l'industrie de la musique me donne un fabuleux prétexte pour tenter de développer cet épineux mais néanmoins intéressant sujet.

A la lecture des chiffres du Bilan économique 2010 de la musique enregistrée on peut tirer plusieurs conclusions et à défaut faire des constats.

Mais avant cela je pense qu'il faut nécessairement retracer ces 10 dernières années, oui je sais que pour certains il n'y aura rien de bien nouveau et pour ceux ayant la mémoire qui flanche, je dirais simplement qu'à force de le répéter on finirait presque par oublier.

MP3, Napster, Adsl

Les évolutions technologiques nous apportent beaucoup de satisfactions et ce dans de multiples domaines, la musique, l'informatique, les moyens de communications et de diffusions en bénéficient avantageusement.

Le MP3 Napster et l'adsl font partie des symboles de la démocratisation numérique du début des années 2000, le premier permis aux artistes de pouvoir être diffusés plus simplement et aux publics de pouvoir écouter plus facilement ces artistes, Napster de son côté était à son époque le fleuron du P2P, la ou régnait les échanges de fichiers, l'adsl se greffa aux mouvements et se pointa en grande vitesse, au fur et à mesure que cette vitesse de connexion augmenta, le nombre d'internaute fit un bon exceptionnel ce qui à première vu est une bonne nouvelle pour ceux désirant être diffusé et faire des affaires.

Malheureusement pour ces dernières cela se compliquent sérieusement car plusieurs phénomènes et paramètres rentrent en compte.

Y en a pour tout le monde

Le premier à mon sens, est le fait que les majors n'ont pas su croire au projet MP3 et non pas su anticipé le virage du numérique, ensuite la dégradation des comportements, grâce ou à cause, c'est selon, de la démocratisation de l'adsl ont sans doute en pleine expansion du P2P favorisé ou du moins accentué le phénomène de la consommation gratuite.

L'abondance de matériels et de gadgets technologiques ont aussi leurs places car pour un budget culturel d'un ménage, cela devient forcément et nettement plus compliqué à gérer quand de nouveaux moyens de se divertir, de communiquer apparaissent, la tentation d'utiliser ces fichiers acquis illégalement est donc une mane d'économie réalisé.

Preview

L'absence de législation a aussi son rôle à jouer dans la monté ou ce sont installés ces habitudes de "consommation", ajouter à cela les crises économiques qui se succèdent depuis la bulle internet, c'est donc en toute logique que l'on assiste au déclin de la vente des CD et au phénomène entonnoir que les productions musicales font face depuis plusieurs années.



On peut aussi légitimement constater que ce déclin de vente du CD est comparable à son arrivée du temps ou régnait le vynil, le marché et les ventes s'écroulent du à l'arrivée d'un nouveau moyen de diffusion, puis repart à la hausse une fois que le marché est devenu mature.
Une fois que l'on fait le bilan de ces évènements ont peut difficilement rendre responsable le déclin du CD aux internautes téléchargeant illégalement.


Au jour d'aujourd'hui, la législation a rattrapé son retard, les internautes téléchargeant illégalement délaissent peu à peu le P2P aux profits de nombreuses autres possibilités et le marché de la musique a le cul assit sur l'ancien et le nouveau monde.


La Hadopi

Tout aussi discutable qu'il soit cette création d'autorité a le mérite d'inviter à la réflexion sur un sujet central ou l'avenir du numérique, de la musique et d'internet sont en jeux.
La Hadopi tente aux travers des lois et de ces évolutions, de colmater les brèches et d'imposer sa vision, certes les procédures d'infractions se déroulent en plusieurs étapes et permettent à ceux étant pris dans le filet, de réfléchir davantage sur l'action du téléchargement illégal, jusque là on peut saluer la démarche, ces missions ne devraient néanmoins pas être confiées à des entreprises privées.

Sécuriser son PC

La Hadopi a mis l'accent sur l'aspect sécurisation informatique, en introduisant la présomption de culpabilité, qui est intolérable dans une république démocratique, car les internautes ( cyberMouton - cyberPoisson ou cyberPigeon ) étant devenus légalement les gardiens de la surveillance et responsable des accès de leur PC, on peut sans doute y voir un nouveau paysage, une nouvelle orientation.

Question sécurisation informatique, ce sont les ingénieurs, les hackers et les cow-boys du claviers qui doivent se bidonner le clavier par terre...de ma modeste expérience et avis dans ce domaine, je dirais que sécuriser un pc est un non sens pour la majorité des utilisateurs et des internautes, car la connaissance et la maitrise des outils sont une chose, avoir les moyens de surveillance et de cybersurveillance en est une autre.



un simple exemple

Le Malware

Dans cette riche et néanmoins belle saloperie qu'est cette grande famille, le malware et son armada de coktail viral infeste les ordinateurs par de multiples techniques possédant différents visages ( rootkits, spywares, troyen, botnets, etc...) les meilleurs d'entre eux, sont ceux qui sont capables de se cacher à l'insu de l'utilisateur, rapportant de l'argent ou contrôlant à distance les évènements d'un PC, voir d'effectuer un plantage BSOD en bonne et due forme, bien sur bon nombre de possibilité sont "offertes" à l'utilisateur pour tenter de freiner les vrais méchants pirates, mais le jeu est souvent inégal et sans fin puisque la faiblesse d'un système d'exploitation ou d'un logiciel est facilement exploitable, rien n'empêche donc un pro de contourner la protection d'un pare-feu, d'un anti virus ou du noyau de windows le cas échéant...de déposer en toute sérénité son DLL ou son .EXE "system" et de se loger dans un coin de la mémoire ou le système et l'antivirus ne peuvent en contrôler la zone.

C'est sans compter sur la présence des moyens de communications pouvant entraver et être à l'origine d'un bon moyen de diffuser des infections ou de prendre le contrôle d'un PC, le Bluetooh, le Wifi, voir d'autre dispositif avec support d'ondes intégrées, les clefs usb, mais aussi les techniques comme le DNS et l'IP Spoofing les faux codecs audio et vidéo et les néo futurs "Black hats dark side on the cloud" bref la liste est longue et reste limité à l'imagination de l'ingénierie des Black Hats et de leurs organisations, il n'y a d'ailleurs aucune confusion mentale au sujet des mauvaises intentions que certains d'entre eux formulent [smile]

ActaPussy - LoopsiDocus  - Napuhadopidontozor

Sont dans les tuyaux ! que restent-ils aux internautes ? un minitel 3.0 !

[smile]

Malgré tout je pense que la Hadopi est un laboratoire ( parmi d'autre ) non dénoué d'intérêt mais pouvant se révéler assez dangereux finalement dans l'évolution des comportements, car l'émergence de la diffusion des logiciels de chiffrement et de camouflage des contenus et des réseaux peuvent être utile à des fins de protection mais cela peut également servir les intérêts de groupuscule mafieux ou pedo-pornographique, et pas sur que cette orientation facilite le travail des cybergendarmes du net car par simple précaution face à l'hadopi il est vivement recommandé de dissimulé son adresse IP puisqu'elle est usurpable.



Neutraliser la régulation aigue

Un peu ça va..la suite est plutôt dans le domaine de la répression ne faisant qu'accentuer le problèmes.
La neutralité du réseau doit mettre l'accent sur la formation et la responsabilité des internautes, internet étant aussi puissant que l'arrivée de l'imprimerie, le droit à la connaissance et aux partages ne doivent pas laisser la place au dogme Orwelinesque
 
Ce n'est pas aux FAI de faire les gendarmes ou de proposer, limiter, filtrer le réseau ou tel ou tel contenus, certes la tentation est grande de prendre cette direction et si tel est le cas on peut y voir un lien BigBrotheriste servant de prétexte aux infractions des droits d'auteurs et à la protection de la propriété intellectuelle, il est certain qu'il reste important de protéger certains intérêts et de garantir la sécurité des institutions, mais il ne faut pas que ce soit au détriment des droits individuels et à exclusion de toute discrimination, pas sur donc que les évolutions comportementales et technologiques puissent continuer de faire marrer certains.

Le téléchargement illégal

Pour en avoir gouté un peu, je me suis dis qu'il ne fallait pas reproduire l'exemple stupide que certains acteurs du cinéma prônaient il y a quelques années, à savoir qu'ils se félicitaient de télécharger gratuitement de la musique, cet exemple parmi d'autre est aussi ce qui à sans doute favorisé l'émergence du téléchargement illégal et bons nombres de ceux qui pratiquent ce sport, pensent quand piratant les artistes ou développeurs, ceux-ci ne souffrent pas et ne remet pas en cause leur train de vie, du même coup servant un prétexte à posséder illégalement une copie, peut être que la facilité à l'accès à l'illégalité numérique, aux surmédiatisations, aux émissions de télé réalité, aux préjugés des artistes et aux cultes de la starisation font que ces démarches trouvent preneur.

L'industrie du cinéma ne souffre pas d'ailleurs du téléchargement illégal, le taux de fréquentation de ces dernières années sont au beau fixe, cela est aussi sans doute du aux mécanismes de financement d'une part, mais aussi au faite de constater que l'image prime sur l'intérêt de la musique car dans ce secteur la chanson n'est pas la même.



Même si le téléchargement illégal n'est pas responsable du déclin de la vente de CD mais il en fait partie, c'est une nuance fondamentale, il faut pour autant bien ce mettre à la place des producteurs, de certains labels et de mieux cerner les difficultés des musiciens et des compositeurs, cette "piraterie" à néanmoins permis de contraindre les maisons de disques à revoir leurs copies en baissant le prix de vente des CD, de reculer sur les DRM...malgré cela on peut difficilement ce réjouir que les consommateurs promotionnent et puissent accéder à la musique aux détriments des artistes créateurs et producteurs, ces derniers étant des métiers d'utilités, il serait illégitime qu'ils ne soient pas rémunérés équitablement et mieux considérés, bien sur rien n'oblige certains artistes de vouloir péter dans la soie.

La création artistique

De ce côté là, il faut rassurer certaine inquiétude, elle ne souffre pas car il n'a jamais été aussi "facile" et peu "couteux" de créer, de composer, et d'enregistrer puis de diffuser, c'est en revanche dans les moyens de diffusion que les difficultés apparaissent, car noyer au fond d'un bac ou au fond d'un disque dur, c'est du pareil au même.
Malgré cette facilité toute relative, il faut néanmoins prendre en compte la chaine audio du créateur, celle-ci comporte un coût non négligeable quand il faut se préoccuper de la qualité ou quand il faut entrer dans les étapes de la production ce que je veux dire par là c'est que le processus de la création n'est pas un souci en soi quand il s'agit de le faire par passion mais à une échelle pro c'est un possible problème, bon de là à servir d'argumentation à la mise en place de la Hadopi, faut pas exagérer.

Revoir le mécaniqe de financement et le système de répartition

Je pense que c'est aussi par là que le marché de la musique trouvera une nouvelle voie, il est en tout cas important de réconcilier les acteurs de ce domaine, ce qui n'est pas le cas de ces dernières années, dans un système avec une vision ou nécessairement on assiste aux partages équitables du créateurs jusqu'aux publics, donc sans léser personne, cela pourrait peut être inverser une tendance et limiter les dégâts.

Les solutions

Fiscalité et droit d'auteur

La sérénité musicale et culturel ne trouvera son chemin que lorsque ce nouvel ère numérique arrivera à maturité avec un ancien monde acceptant les compromis, pour aller de l'avant, les solutions existent c'est une évidence..c'est d'ailleurs relativement surprenant par rapport aux situations d'urgences et aux difficultés rencontrées et présentées que ce qui suit n'a jamais fait l'objet d'une étude particulière, je veux dire par là qu'il est nécessaire de centraliser ou réguler, c'est selon, les nombreux organismes de perception et de répartition, de simplifier les efficacités et d'établir un juste équilibre dans la répartition, notamment pour les artistes créateurs, tellement chère aux nombreuses argumentations avancées.

Le dossier fiscal doit semble t-il faire partie du lot, d'ailleurs certains récents engagements pour la musique en ligne témoigne d'un bon sens, malgré tout, le coût du contribuable reste à ne pas négliger et même si la mise en place de la carte d'jeun's n'est pas si inintéressant pour inciter à consommer, la pilule est difficile à avaler et tout ne s'achète pas notamment face à la gratuité.

Le projet de la licence globale n'est pas écarter, mais pour plus de justesse il faudrait que la licence soit optionnelle et non obligatoire aux internautes possédant un forfait internet et les récentes augmentations tarifaires risques néanmoins de limiter l'ardeur d'une telle naissance.

Dans un registre plus personnel, je dirais quand tant "qu'artiste créateur" je ne me souci pas de savoir s'il on me télécharge illégalement ou pas, le moteur de ma démarche restant de faire partager et de faire écouter les morceaux produits, si le rendez vous du téléchargement illégal est existant ce serait toujours une satisfaction de gagné, dans une démarche professionnelle le registre serait le même puisque à l'origine je souhaitais entreprendre une autoproduction musicale, l'échec étant relativement fréquent dans ce domaine, l'important à mes yeux est de garder mon amour et ma passion pour la musique, de toute les façons pour réussir il faut coller son style à celui de son époque et posséder une image bankable, ceci dit je peux néanmoins mesurer la frustration et l'exaspération que certains artistes produisent, certains en revanche se font l'écho d'un détachement par rapport à ce problème et encourage vivement le téléchargement, sans doute s'agit-il d'un rapport avec sa propre situation qui n'exige pas de se soucier de ce paramètre, tout est une question de rapport à l'argent.



Le laboratoire Radiohead

Ce groupe est l'exemple type du rapport à l'argent, de la musique et des habitudes via internet, pouvant se permettre il y a quelques années de promouvoir son album gratuitement et mettre à disposition leurs chansons sur le net, cette action fut un succès...celui du téléchargement sans pour autant favoriser celui du donationware ce groupe aujourd'hui remet le modèle payant, ce qui parait fort normal.

Politiquement parlant

Il y a un programme majeur à entreprendre et de réelles opportunités de construire et de proposer une bonne alternative aux mesures répressives et aux discours sécuritaires que l'on peut entendre quotidiennement, Europe écologie les verts, et la gauche, pourquoi pas, ont ici un projet "No far web" faisant preuve de responsabilité et de tempérance, certains députés ont d'ailleurs ce discours, il serait dommage de ne point les écouter, la France peut retrouver une place forte en matière de culture et montrer l'exemple dans une bonne gestion et une juste répartition entre chaque acteurs du secteur musical, de disposer d'une neutralité du réseau ou ce mêle conjointement la responsabilité de chacun et un visage sécuritaire tourné vers la prévention.

Reste évidemment aux citoyens et aux internautes consommateurs de faire entendre leur voie quand aux choix de consommation et d'utilisation d'internet.

1 Response to "La Hadopi, l'industrie de la musique et Internet"

  1. Musique en ligne : la Spedidam critique Hadopi et le manque de rémunération des artistes ( http://www.pcinpact.com/actu/news/63958-musique-internet-spedidam-hadopi-remuneration.htm ) Voici un article présentant quelques intérêts, qui venant de la Spedidam est doublement encourageant pour développer et corriger le problème évident d'équité...qui au-delà des problèmes de pirateries et de chute des ventes de disques, reste un des principaux problèmes pour les artistes pro qu'ils soient artistes-interprète ou compositeurs ( créateurs ).

    Remettre au centre des attentions ceux qui sont les acteurs de la création et de ceux qui l'expriment, et pas seulement favoriser les producteurs et distributeurs...et s'il existe bien un désert... c'est bien celui de la juste répartition et rémunération, qui pour beaucoup ne baignent pas dans le Star system

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